3ème Etage

Ça devait déjà faire plus de 20 minutes que Song Ben ne savait même plus où il allait. Les hôpitaux, il n'avait jamais aimé principalement parce qu'il n'y avait été qu'une fois dans sa vie et que cette unique fois avait été celle où il avait bien failli se faire serré par la police. Et la police Japonaise n'avait rien a voir avec la police Coréenne, de ce qu'il avait bien pu en voir à son arrivé en Corée, les aéroports en été bondés et les flics agissait comme si il s'agissait du boulot de leur vie, et qu'arrêter des criminelles était leur seul source de bonheur. Ça changeait beaucoup du laxisme Japonais, alors l'idée d'entrer encore dans un hôpital avec cette fois une police plus vorace ne l'enchantait pas. D'autant qu'il n'avait jamais sû s'y retrouver... L'agent de liaison de leur groupe lui avait arrangé une rencontre avec un autre membre, puisque lui seul connaissait réellement la totalité des membres de GigaDeath, ainsi que leurs véritables identités, mais il lui avait simplement dit de le retrouver dans cet hôpital. Song Ben avait pensé que la cafétéria serait l'endroit idéal pour retrouver son partenaire mais il commençait à se demander s'il y'en avait dans ce bâtiment... Pourtant quand il était entré au rez de chaussé, l'endroit avait l'air très moderne et organisé : il y'avait des boutiques, comme dans beaucoup d'hôpitaux de grandes villes, et des cafés... Mais une fois arrivé dans les étages, c'était impossible de même savoir où il était exactement. Pourtant il aurait préféré y rester, le rez de chaussé l'avait fait fuir à cause de la foule qu'il y avait. Bien sûr ce n'était pas comme dans une vraie ville, mais c'était toujours trop. Il semblait bien à Song Ben d'être à l'étage des personnes âgés, mais il ne voyait personnes... C'était un point en gros contraste avec le rez de chaussé : il avait bien croisé une infirmière en entrant dans cet étage mais depuis il n'avait plus vu personne. C'est bien aussi pour ça qu'il détestait ce genre d'endroits : toutes les pièces, tous les couloirs se ressemblait comme dans un miroir, et il était impossible de se repérer. Cette image brisait toutes les idées reçue qu'il avait pu se faire : il avait toujours associé les hôpitaux au verbe urgence, il pensait que c'était ce genre d'endroit où les médecins et les patients grouillés comme des fourmis et ne s'arrêtait pas une minute. Mais le vide de Chuncheon avait donné un résultat plutôt étrange à cet établissement.

Quand Song Ben avait trouvé les quartiers des infirmières, il c'était donc permit d'y entré, puisque de toute façon personne ne le voyait. Et c'était ainsi qu'il c'était retrouvé dans les toilettes. Ce n'était pas vraiment mieux que toute autres endroit, il n'était même pas seul : une des cabines était occupée mais ça n'impliquait pas qu'il n'y ait qu'une seule personne, puisqu'à en juger par les voix, ils semblaient être trois. Mais au moins la pièce était plus petite, et Song Ben c'était toujours sentie plus en sécurité quand la taille de l'endroit diminuait : il pouvait voir venir n'importe quoi.

Au moment où il avait fermé le robinet pour arrêté l'eau, il avait pu entendre plus distinctement la conversation des trois hommes dans la cabine, qui ne semblait même pas l'avoir remarqué. Ils parlaient de choses pitoyables... Apparemment le groupe était constitué d'un médecin dans le métier depuis assez longtemps pour se faire une réputation. Quand aux deux autres, ils devaient être novices, car ils se lamentaient au premier en lui demandant de l'argent. Toutes ses lamentations pitoyables commençait même à énervé Song Ben, mais le médecin auxquelles elles étaient adressés semblait bien trop dociles pour réussir à formuler une quelconque résistance. A ce demander comment il avait eu la force de caractère de débuter dans le métier qui était pourtant synonyme de stresse et de travail acharné. Quand Song Ben c'était retourné dans le but d’asséner à la porte de la cabine un coup de pieds significatif, il c'était retrouvé en face-à-face avec l'un des médecins qui était quelques secondes plus tôt dans la cabine. Sauf qu'il c'était trompé : celui-là n'était certainement pas doc, c'était un gamin vers les 16 ans, qui avait l'air de sortir tout droit des quartiers pauvres : les cheveux teints en blond négligemment où il restait beaucoup de mèches brunes, le look dur-à-cuir alors qu'il n'avait que la peau sur les os et une cicatrice lui traversait la bouche. Les quelques billets qu'il serrait entre ces doigts lui laisser penser qu'il avait réussit à obtenir ce qu'il voulait du médecin, et ne faisait que le faire baisser encore plus dans l'estime de Song Ben : comme ça les docs de Chuncheon se faisait racketter par des gamins des rues, ça ne dorait pas l'établissement. Pourtant le gamin en question ne semblait vraiment pas agressif : il avait disparue du champs de vision de Song Ben avant même qu'il ait le temps de lui parler. Et son départ avait le même effet que le passage d'un ange : il régnait maintenant dans la pièce un silence aussi pesant que partout ailleurs dans le bâtiment. A croire que le petit était celui qui chauffait l'ambiance.

Ce calme était bien plus le bienvenue pour Song Ben qui avait alors décidé de prendre son portable pour vérifié ses messages. Il avait bien fait : l'agent de liaison de GigaDeath lui avait envoyé le numéro de portable de son partenaire depuis 10 minutes. Song Ben ne savait pas exactement s'il devait appeler ou non son partenaire, alors il c'était contenté de lui envoyer un message lui disant exactement où il était, puisqu'il était presque certain que l'autre aurait commencé par chercher aux cafétérias. En attendant son arrivé, Song Ben n'avait aucune idée de combien de temps il mettrait exactement pour venir, alors il c'était retourné pour contempler son reflet dans le miroir. S'il trouvé le temps trop long, il pourrait toujours aller retrouver le gamin qui était sortit de la cabine. Il n'aimait pas les médecins, et au moins il savait précisément où il était en ce moment même : probablement dans un café du rez de chaussé ou des environs en train de dépensé l'argent qu'il venait de gagner sur le médecin. D'ailleurs, depuis que le garçon était partit, il n'avait pas entendu un seul son provenant des cabines. Il avait commençait à croire qu'ils avaient quittés la pièce sans qu'il ne s'en aperçoive jusqu'à que les deux hommes se décident à sortir. Le premier ne l'avait même pas regardé et avait passé son chemin, tandis que le deuxième c'était arrêté pour le jaugé : il semblait sortir du même trou perdu que le gamin plus tôt, lui aussi avait un air de gangster malgré sa blouse de médecin, ce qui lui donnait une image plutôt effrayante. Mais le fait qu'il ai entendue leur conversation quelques minutes plus tôt semblait être assez pour chacun d'eux, puisqu'encore une fois ils avaient quittés la pièce trop rapidement pour que Song Ben ait le temps de se demander s'il devait en faire quelque chose ou non. Dans ce nouveau silence, il avait alors décidé d'attendre son partenaire patiemment : et s'il se faisait trop désiré, il pourrait toujours tuer le temps en allant tenir compagnie au gamin qu'il avait croisé plus tôt.

Pour un Hôpital de petite Ville, Nhuong trouva le bâtiment franchement impressionnant. Lui qui n'avait jamais mit les pieds hors de Séoul, il avait toujours eu en tête les clichés des villages : Bâtiments administratif minuscules au milieu des résidences de campagnes. Il s'attendait presque à se retrouver au centre d'une ville ravagée limite fantôme en réalité. C'était normal de la part d'un habitant de Séoul, après tout en Corée à part Séoul qu'y a t'il comme ville ? La Capital est la seule potable, le reste n'est que remplie de bouseux. En tout cas c'est ainsi qu'il avait toujours vu les choses et pourtant il se trouvait ouvert d'esprit et refusait d'ordinaire les avis tout faits. En tout cas il avait été forcé d'admettre qu'il avait eu tord depuis tout ce temps : La ville était certes complètement déserte, mais l'aspect extérieur était tout à fait ordinaire, mis à part bien sûr, qu'il n'y avait pas de hauts gratte-ciels, ça restait qu'une petite ville de merde quand même. Yoo-Na avait donc traversé toutes les rues résidentielles assez choqué, un mélange de ville normale et de désert. Les seules présences qu'il remarquait et qu'il risquait d'écraser était des chats un peu partout, sur les murs, les toits... Mais pas d'humains. Maintenant qu'il se trouvait en face de l’Hôpital qui était de loin le plus haut et spacieux bâtiment de la ville, il espérait que ça allait changer.

Il monta les marches de marbres qui menait à la porte d'entrée en songeant à l'excuse qu'il avait préparer pour pouvoir passer l’accueil et se promener tranquillement dans tout l’Hôpital sans être arrêté tous les dix pas par un médecin qui lui demanderait ce qu'il cherchait. Il s'était renseigné sur cet Hôpital et « renseigné » était un bien grand mot car il n'y avait strictement rien à apprendre sur l'endroit. Il avait été un jour construit dans la ville et puis ensuite plus rien, pas de meurtre de médecin, pas de bavure médical, aucun incident ou chirurgien réputé, rien du tout. La seule information qu'il avait pu en tirer était que l’Hôpital n'avait plus que quelques mois à vivre, d'ici peu il allait fermer ses portes. Il n'avait pas cherché à savoir quelques en étaient les raisons, dans 90% des cas c'est le budget financier qui en est la cause. Ce qu'il avait retenu c'était que l'administration faisait tout pour dégager autant de patient possible en attendant pour que le jour de la fermeture, il n'y ait plus personne à l’intérieur. C'était assez facile d'un point de vue théorique de se débarrasser des gens qui entraient dans l’Hôpital, parce qu'on pouvait simplement leur demander de se rendre dans une autre ville pour se faire soigner. Le vrai problème était les patients qui étaient déjà à l'intérieur, cloués à un lit d'hosto. Et c'est là que Nhuong trouva sa faille.

Comme attendu de la secrétaire qui attendait devant son ordinateur à l’accueil, il n'eut pas le temps de faire trois pas à l'intérieur qu'elle l'interpelait déjà, soit parce qu'elle s'ennuyait soit parce qu'elle avait peur qu'il s’agisse qu'un patient qui se mettrait à embêter un pauvre médecin alors qu'ils faisaient tout pour éviter la foule. Il s'approcha d'elle en sortant des dossiers du sac qu'il avait à la main alors qu'elle lui demandait en quoi elle pouvait lui être utile.

« Je suis l'Agent de l'Assurance, je viens voir une patiente qui est dans le coma pour la transférer dans un autre Hôpital. »

Yoo-Na avait à peine fermé la bouche sur son dernier mot que l'infirmière poussa un soupir de soulagement tout en lui indiquant d'un ton moins amicale qu'il était temps qu'il arrive. Elle commençait déjà à lui raconter que la patience de la chambre 106 était la dernière qu'il fallait faire sortir d'urgence, et partit comme ça Nhuong allait certainement passer une demi-heure à l'écouter papoter tellement elle n'avait rien à faire, alors il l'interrompit pour lui demander son chemin avant de s'éloigner vers un ascenseur. Maintenant il était tranquille, la patiente dans le coma n'avait pas de famille et personne pour s'occuper de la transférer, mais de ce que pu en juger Yoo-Na en sortant au hasard à un étage, c'était qu’apparemment pour ce qui n'était pas pressé les médecins ne se pressaient justement pas. Il n'y avait pas foule dans les couloirs non plus, mais quand il regardait discrètement à l'intérieur des chambres aux portes ouvertes il voyait une fois sur deux des patients à l'intérieur. Ça compliquait peut être sa tache, le bâtiment sur le point de fermer il s'était attendu à ce qu'il n'y ait que deux-trois personnes à l'intérieur et pour retrouver son partenaire ça aurait été cent fois plus simple. En ce moment même il ne savait d'ailleurs pas du tout où chercher. Après tout la seule chose qu'on lui avait dite c'était qu'il allait avoir un partenaire à rencontrer dans cet Hôpital, et c'est tout. De toute évidence l'organisation ne lui faisait pas encore tout à fait confiance même pas du tout si Nhuong se fiait aux ombres qu'il voyait passer toutes les nuits devant ses fenêtres ou au bruit bizarre que faisait son téléphone quand il l'allumait et qui était de toute évidence sur écoute. D'ailleurs le seul fait qu'on lui demande d'avoir un partenaire sur une mission, même importante, en était la preuve. Et ils avaient bien raison en vérité.

Yoo-Na jeta un dernier regard à la dernière chambre du couloir et s'insulta mentalement pour son idiotie. Il ne savait pas du tout où pourrait être son partner mais en tout cas il ne serait sûrement pas dans une chambre. Il pourrait peut-être demander aux patients s'ils avaient vu un type louche mais il n'avait pas reçu de photo de l'autre homme ( Ou même femme ) donc même ça il ne pouvait pas, peut-être même qu'il l'avait déjà croisé sans le reconnaître, après tout l'autre aussi le cherchait. Nhuong remontait dans l'ascenseur en emportant un plan de l’Hôpital pour approfondir ses recherches en repérant notamment une cafétéria, lorsque son portable vibra dans sa poche et le fit sursauter. Un instant son cœur se serra et il craignit que ce soit un appel, mais lorsqu'il l'ouvrit il avait reçu un message qui lui disait où se rendre dans l’Hôpital. Yoo-Na referma son appareil et appuya sur le bouton du bon étage en pensant au privilège qu'avait eu l'autre d'avoir au moins eu son numéro de cellulaire, s'il l'avait eu il y a longtemps qu'il aurait organisé la rencontre un peu mieux que ça. Quand les portes s'ouvrirent, il s'avança au hasard d'un coté et vit de loin l'écriteau qui indiquait les toilettes, mais il ralentit le pas en voyant que l'entrée était occupée par un adolescent qui n'avait de toute évidence rien à faire là vu son style vestimentaire il ne pouvait pas être médecin et il n'avait pas l'air malade du tout. Et même s'il l'était puisqu'il tenait debout il y a longtemps qu'il aurait été viré par les médecins. En tout cas il était appuyé sur la porte de l’entrée des toilettes des hommes alors Nhuong s’arrêta net à quelques mètres de lui et s'appuya sur le mur en faisant semblant d'avoir reçu un SMS et de s'occuper sur son portable le temps que le garçon décide de rentrer ou de s'en aller. Seulement l'ado bougea presqu'immédiatement en direction de Yoo-Na qui rangea alors son téléphone dans sa poche : Ça l’empêchait de se le faire voler à la dérobé mais laissait aussi entendre au gosse qu'il attendait simplement qu'il déguerpisse. Qu'il l'est capté ou non, le garçon s'avança jusque devant lui et s'appuya sur le mur juste à coté de Nhuong pour commencer à lui parler sans aucune trace de timidité.

« J'attends ma mère qui est dans le service des maladies neurologiques, ça peut être grave mais elle refuse de me le dire, sans doute pour pas m'inquiéter, elle est tellement gentille avec moi et mon père. Là je l'ai laissé se reposer un peu et j'avais l'intention de lui rendre la pareil et de la réconforter en lui rapportant un cadeau, mais j'ai pas d'argent... »

Vu le discours attendrissant aux résonances hypocrites que le gamin racontait avec une allure aussi mauvaise, Yoo-Na voyait très bien où la fin de la discussion allait mener. Ce genre de connerie ne marchait déjà pas toujours avec les petits de dix ans qui demandaient de l'argent pour prendre le métro, alors un adolescent avec une histoire aussi incroyable... Ça n'avait aucun chance. Nhuong arqua un sourcil significatif et contourna le jeune dans l'espoir de lui faire comprendre qu'il ne lui tirerait pas un centime, mais il insista et lui attrapa le coude au moment où il lui passait à coté. Le geste eu la conséquence de faire sortir sa main de sa poche à Yoo-Na et de lui faire lâcher son portable qui tomba sur le sol entre leurs jambes. Nhuong se retournait déjà avec un « Ya~ » menaçant pour le provoquer et l’inciter à se taire, mais l'autre s'était déjà baissé pour ramasser l'appareil et le porta à hauteur de son visage avec un air qui exprimait toute sa fierté et son arrogance.

« Ça, ça me suffira. »

Et il commença à se détourner en pensant très sérieusement qu'il pouvait racketter les adultes avec cette nonchalance énervante. Yoo-Na avait décidé de rester discret et compréhensif, mais de là à se faire chourer son portable, c'était non. Il rattrapa rapidement le jeune qui ne le devançait que de quelques pas et lui prit l'épaule pour le retourner en même temps qu'il levait le poing et qu'il lui cognait dans la pommette. Le gosse n'en tomba pas mais il lâcha au moins l'objet qu'il venait de voler et Nhuong le reprit rapidement pour le remettre en sécurité dans sa poche de pantalon. Le gamin tituba en essuyant ses lèvres qui commençaient à saigner et adressa à Yoo-Na un regard accusateur.

« T'étais pas obligé de faire ça putain. »

Le ton était plus qu'agressif mais Nhuong n'eut pas à se demander longtemps s'il allait devoir se battre dans les couloirs d'un Hôpital-Fantôme puisque juste après l'ado le contourna avec presque plus de méchanceté sur le visage et ouvrit la porte des toilettes, sans nul doute pour aller se laver le visage dans les lavabos. C'était bien un ado ça, il agresse les gens verbalement et dès qu'on en arrive aux mains ça ressemble à une victime. Yoo-Na soupira en regardant la porte des toilettes pour hommes se fermer et décida d'encore une fois attendre que l'autre se décide à quitter les lieux avant d'aller voir à l'intérieur si quelqu'un l'y attendait.

Étrangement, c'était seulement après 10 minutes à attendre dans la salle que Song Ben avait remarqué qu'il n'y avait pas d'urinoirs. Peut-être parce qu'ils étaient dans un hôpital, et que donc la plupart des personnes susceptibles d'utiliser les toilettes n'étaient pas capable de rester debout plus de 30 secondes sans aide de la part des infirmières. Song Ben avait donc du se résoudre a utiliser une des cabines - action audacieuse qu'il préférait éviter la plupart du temps à cause de toutes ces histoires sur les bactéries et le tétanos qu'on pouvait attraper rien qu'en touchant la poignée de la porte. Heureusement il était dans un hosto remplie de patients dont la moindre petite poussière pouvait aggraver l'état, alors il espérait que l'endroit échappait aux règles. C'était au moment où Song Ben sortait de la cabine qu'il s'aperçut qu'au même instant, l'adolescent qu'il avait vu plus tôt était entré. Il avait semblé être sur le point de se diriger vers les lavabos, mais la vue de Song Ben l'avait stoppé dans son élan. Ça ne faisait pas plus de 5 minutes qu'il était partit et pourtant il avait déjà changé : une blessure qui n'avait pas encore tourné au bleu-ecchymose redécorait son visage déjà modestement déformé par sa cicatrice à la bouche. Ça n'avait cela dit pas l'air de le déranger plus que ça, puisqu'il se dirigeait maintenant vers Song Ben pour s'arrêter devant lui.

« Ma mère est infirmière, elle travaille ici et elle est droguée. Mais un enfant est mort à cause d'elle il y'a quelque jours et elle se laisse aller, je n'ai plus d'argent pour payer ses doses... »

A ces mots Song Ben leva les mains dans un signe d'impuissance, pour signaler au gamin qu'il n'avait rien sur lui excepté son portable dans la poche de son jean. Il aurait peut-être pu croire à cette histoire s'ils avaient été ailleurs que dans Chuncheon, où rien de spécial n'arrivait et surtout pas une infirmière juncky causant la mort d'un gamin, qui aurait fait chou gras même dans les villes à proximités. Le gamin n'avait rien ajouté et c'était retourné pour se pencher sur un des éviers et commencer à faire couler l'eau dans un ruissellement lent. Il était très petit, sûrement pas plus d'1m60, et le mouvement qu'il faisait pour se nettoyer le visage rendait la différence encore plus grande. Song Ben le jaugea pendant quelques secondes, sans aucunes retenu, et il savait que le gamin pouvait voir son regard persistent dans le miroir, du coin de l'oeil, mais ça ne semblait pas le préoccuper. Il était très mince et en plissant un peu les yeux, juste un peu, Song Ben pouvait presque avoir l'impression qu'il s'agissait d'un enfant. Malheureusement pour lui, il n'avait jamais voulu de petit-frère, et même avec des effets d'optique il était toujours trop âgé, alors Song Ben chercha quelques secondes dans ses poches quelque chose qui pourrait lui être utile. Ses doigts frolèrent des fils, alors il tira dessus et n'eu pas le temps de rattraper le baladeur avant qu'il ne tombe au sol. Il se pencha alors pour le ramasser, et se redressa en étirant les écouteurs jusqu'à ce qu'ils soient parfaitement tenduent. Quand il leva les yeux sur l'adolescent, il était toujours occupé à frotter son hématome avec ses doigts. Ses blessures au visage lui donnait une apparence encore plus fragile, et il semblait à Song Ben qu'il suffisait d'une giffle pour le briser en morceaux.

L'adolescent remarqua à ce moment ce que tenait Song Ben dans les mains, et surtout la façon dont il les tenait. Il le regardait à travers le miroir mais n'eu aucune chance de faire quoi que ce soit avant que Song Ben ne tendent les écouteurs autour de son cou et tire. Comme toute personne le ferait dans cette situation, l'adolescent porta ses mains aux fils et serra les doigts dessus pour essayer de les enlever, mais sa force d'ado tout juste sortie de l'enfance n'était presque rien par rapport à celle de Song Ben, qui tira jusqu'à ce que le dos du gosse soit pressé contre lui. Dans cette position il pouvait entendre les gémissements éttoufés de l'adolescent, parcouru de soubresauts rythmés par la force que mettait Song Ben dans son agression. Il pouvait parfaitement voir le visage du gosse dans le miroir en face d'eux, et il aurait aimé que leurs regards se rencontrent mais le gamin avait les yeux baissés et s'acharnait à vouloir tenir les fils qui l'étoufaient, même s'il commençait à ne plus vraiment y mettre de l'énergie. Une de ses mains se décolla tout de même et saisit le poignet de Song Ben. Cette action le surprit, mais la poigne était trop faible pour le faire lacher. Quand il leva les yeux vers le miroir, l'adolescent le regardait, mais il n'eu pas assez de temps pour trouver ce qu'il avait dans le regard avant que ses yeux ne se fermèrent, et dans le même mouvement sa main lâcha son poignet.

Le poids mort soudain fit Song Ben légèrement vaciller et il tomba en arrière sur les coudes, et le corps du gamin suivit. Il n'eu cela dit pas le courage de le pousser et se contenta de se laisser tomber sur le dos, même si le poids sur son ventre le gênait un peu. Le gamin ne devait pas faire plus d'une quarantaine de kilos, mais il était habitué la plupart du temps à des victimes qui n'en pesaient pas plus de 15. Cependant il lui arrivait, rarement, de devoir tuer des adultes, la baby-siter, le frère, ou même la mère des gamines qu'il kidnappait, et comparé aux 1m80 que pouvait parfois faire ce genre d'obstacles, cet adolescent avait été aussi simple que de tuer ces gamines de 3 ans.
Son Ben bougea tant bien que mal sa main droite pour prendre son portable dans la poche arrière de son jean. Il avait redouté pendant quelques secondes que sa chute l'ai cassé, ou au moins abîmé, mais l'appareil semblait en parfait état. Song Ben l'alluma alors et le leva de sorte qu'il se retrouve devant le visage du gamin, et prit une photo comme il pu. Quand il rapporta le gadget à lui, il pouvait voir le cliché qu'il venait de prendre : rien de plus que ce qu'il avait vu dans le miroir au moment de sa mort, mais ça lui faisait un souvenir. Pendant qu'il étranglait le gosse, il c'était demandé s'il n'aurait pas mieux fait de lui laisser une chance ; peut-être qu'avec des vêtements différents et un peu de temps pour s'habituer, cet ado aurait pu faire une gentille petite soeur. Mais en voyant la photo, ce doute l'avait quitté : sa cicatrice irréversible et le bleu qu'il avait sur la pommette brisait tout air potentiel de petite soeur. Song Ben se rappela tout de même qu'il était dans un lieu public, alors se décida à se redresser : le geste fit le corps tomber sur le côté sans ménagement. Il se leva et regarda autour de lui dans l'espoir d'y voir un plan du bâtiment, notamment le chemin de la chaufferie, mais il n'y en avait pas dans cette salle, alors il jugea que les cabines devait être assez discrètes pour y cacher un cadavre, qui pourrait passer inaperçu au moins jusqu'à ce qu'il trouve son partenaire et quitte l'endroit....

Yoo-Na n'attendait devant la porte des toilettes pour hommes que depuis une ou deux minutes que déjà il se sentait exposé et fortement dérangé par les regards qu'il recevait. Il n'y avait pas grand monde dans le couloir de cet étage, comme pour le reste de l’Hôpital, mais bien assez de patients à l'intérieur des chambres qui gardaient leurs portes ouvertes surement en attendant de recevoir une visite, qui n'arrivera sans doute pas vu que la plupart étaient des vieilles personnes, et tout le monde sait que les familles aimeraient voir les personnes âgées disparaître de leur vie. Ça semblait égoïste du point de vu des vieux concernés mais d'un autre coté qui a envie de s'occuper de quelqu'un d'aussi peu indépendant et souvent capricieux qu'un enfant de dix ans, mais avec l'innocence en moins ? Yoo-Naa arqua un sourcil de dégout en regardant une vieille femme se hisser avec difficulté hors de son lit. S'il y avait bien une chose qu'il avait toujours détesté plus que les insupportables enfants c'était les vieux. Souvent très laids, dégoutants avec leurs peaux coulantes et surtout dans neuf cas sur dix, assez désagréables pour en être encore plus répugnants. La vieille qu'il regardait avait d'ailleurs déjà commencé à crier pour appeler une infirmière alors qu'elle n'avait pas encore essayé d'aller toute seule là où elle voulait se rendre. Quand un homme assez jeune arriva pour l'aider ne serait-ce qu'à se sortir de ses couvertures et que la vieille sortit de sa chambre surement pour aller aux toilettes, elle et son infirmier passèrent à coté de Nhuong en lui lançant un regard très peu discret. Yoo-Na baissa la tête et ressortit une fois de plus son portable pour faire semblant qu'il attendait quelqu'un. C'était dans des moments comme celui-là qu'il enviait les jeunes délinquants comme celui qu'il venait de frapper, au moins il avait pu attendre tranquillement sans se sentir observé, l'étage grouillant de vieilles personnes ayant forcément peur des jeunes, surtout de ceux habillés comme l'était le gosse.

Yoo-Na releva les yeux au moment où toute personne avait disparut du couloir, et c'est à cet instant qu'il s’aperçut qu'il avait entendu des voix de l'autre coté de la porte à coté de laquelle il était appuyé. Ça faisait quand même un bout de temps qu'il était arrivé, et il était sur que la seule personne qui était entrée dans les toilettes pour hommes était l'adolescent dans le but d'essuyer le sang qu'il avait sur le visage. Alors à moins qu'il ne parle tout seul il y avait apparemment quelqu'un avec lui à l'intérieur et qui attendait de toute évidence. Les chances que ça soit le partenaire de Nuong était assez évidentes. Yoo-Na se redressa alors de son mur et roula des épaules en se rendant compte qu'à force d'y être appuyé il en avait eu mal au dos. En même temps qu'il s'approcha de la porte il vérifia qu'il n'y avait personne aux alentours pour le voir regarder discrètement par l’encadrur de la porte sinon il passerait surement aux yeux des ignorants qui ne le connaissaient pas pour un pédé pervers. Il n'avait pas du tout envie d'entrer et de se retrouver à nouveau seul avec le gamin s'il s'avérait qu'il n'y avait personne d'autre que lui à l'intérieur, alors il ouvrit la porte de quelques centimètres avec autant de silence que possible et regarda rapidement à l'intérieur. Aussi bizarre que ça lui semblait paraître il ne vit que le gosse devant les lavabos en train de se passer les mains sous l'eau, il ne parlait à personne et d'ailleurs il n'avait pas l'air de parler du tout. Yoo-Na lâcha la porte et la laissa se refermer en se posant un moment la question s'il avait entendu des voix qui venaient d'ailleurs où si tout c'était passé dans sa tête.

Il se détourna de l'entrée des toilettes et se radossa au mur en reprenant son portable. On lui avait donné rendez-vous dans les toilettes mais en y repensant il s'était juste rendu aux toilettes les plus proches de lui mais peut être qu'il y en avaient d'autres, c'était d'ailleurs assez probable. En tout cas il n'y avait personne ici à part le petit et le seul moyen de savoir si c'était son partenaire ou s'il l'attendait ailleurs était de le lui demander. Il alla donc rechercher le SMS qu'il avait reçu quelques minutes plus tôt dans l'ascenseur et en profita pour enregistrer le numéro inconnu en tant que contact qu'il renomma « Partenaire ». Il avait ensuite envisagé de lui répondre en message pour lui demander à quel étage exactement il devait se rendre, ça serait plus rapide que de rechercher un plan de l’Hôpital et de regarder lui même ou même de demander à quelqu'un. Mais alors qu'il tapait la première lettre sur son clavier un bruit sourd fit trembler le mur contre lequel il avait le dos appuyé. Il sursauta et se redressa en regardant furtivement autour de lui, mais il n'y avait que deux patients en vu et aucun n'avait l'air d'avoir réagit, sans doute parce qu'ils étaient trop loin. En tout cas ça venait des toilettes et aussi chiant avait pu être l'ado qui avait essayé de lui voler son portable, Yoo-Na se voyait mal le laisser crever d'une attaque ou de quoi que ce soit d'autre dans les toilettes d'un Hôpital dans lequel il aurait du être prit en charge en quelques secondes. Yoo-Na rangea rapidement son appareil dans sa poche tout en rouvrant la porte de l'entrée des toilettes. Quand il entra il s'attendait à voir le gosse seul, victime peut être d'une fracture du crane avec du sang coulant de sa bouche et de ses oreilles. Ça aurait suggéré qu'il l'avait frappé vraiment fort mais comme il le croyait seul c'était la seule explication possible. Seulement au lieu de le voir agenouillé devant les miroirs, agrippé à ses lavabos, il le vit allongé sur une autre personne qui ne faisait aucun geste pour le repousser, au contraire, lorsqu'il s’arrêta il entendit le son significatif qu'une photo venait d’être prise et un flash illumina le visage de l'ado qui était totalement figé malgré ses yeux ouverts. Yoo-Na attendit un instant en regardant la scène franchement troublante alors que l'homme qu'il n'avait pas du tout repéré quand il avait regardé à l'intérieur plus tôt se décidait à se redresser et que le corps de l'autre glissait maintenant sur le sol blanc de la pièce. Vu comme ça, ça pouvait vouloir dire n'importe quoi, Yoo-Na n'était pas certain de savoir ce qu'avait fait le brun qui se redressait maintenant au milieu de la salle, mais rien n'indiquait qu'il y était pour quelque-chose à première vue. Il décida donc d’ignorer le fait que la personne en question n'avait pas l'air paniquée le moins du monde et se précipita à coté du corps de l'ado et s'agenouilla à coté de lui pour le positionner convenablement sur le dos et poser ses doigts contre sa jugulaire. Il laissa ses ongles frotter contre la peau de son cou plusieurs secondes mais aucun mouvement ne secoua ses doigts. Yoo-Na le repositionna alors comme il avait apprit à le faire pour permettre un massage cardiaque et commença à appuyer ses deux mains sur la poitrine du gamin. Il s’apprêtait à crier pour appeler un médecin qui saurait sans aucun doute mieux tout gérer que lui mais alors il remarqua les ecchymoses autour du cou qu'il aurait du voir bien plus tôt. Il arrêta ses mouvements et ramassa les câbles qui reposaient tranquillement sur la trachée, quand il les souleva un MP3 suivit le mouvement. Yoo-Na ne se sentie même pas ouvrir la bouche quand il redressa la tête pour regarder l'homme qui se tenait debout juste à coté d'eux alors qu'il joignait les deux bouts et qu'il commençait à comprendre que cet homme qui avait l'air si normal à première vu venait d'étrangler un gamin dans les toilettes d'un Hôpital grouillant de médecins. Quand il se ressaisit il balança le MP3 contre le mur à coté de lui et se releva tandis que l'objet volait contre un miroir et le brisait un morceaux. Il enjamba le corps et marcha sur les bouts de verres qui firent un bruit très éloquent, ce qui l’arrêta net. Il savait qu'il y avait des gens à l'extérieur et il n'avait absolument pas besoin de faire plus de bruit et d'alerter les gens alors qu'il se trouvait en présence d'un cadavre. Il retint donc son intention de se mettre à crier, mais il n’empêche qu'il avait beau retourner sa question à toute allure dans sa tête il ne comprenait pas ce qui avait pu pousser quelqu'un à faire une chose aussi cruelle et surtout irréfléchie. Il soupira pour évacuer son stress ce qui lui permit de reprendre une respiration qu'il avait retenu sans s'en apercevoir, et se contenta de parler au lieu de hurler comme il l'avait prévu.

- Tu réalises que je pourrais te faire coffrer pour ça ?

Yoo-Na baissa les yeux sur le corps, et son regard croisa celui inerte du garçon qui ne devait pas avoir plus de 16 ans et qui venait de mourir pour une raison qu'il ne méritait surement pas du tout. Mais ce qui dérangeait vraiment Nhuong c'était qu'il avait touché le corps partout et porté l'arme du crime entre ses doigts. Celui en face de lui qui avait fait ça pourrait très bien raconter que c'était lui l'auteur du meurtre s'il commençait à jouer les chochottes et à appeler les flics. Il n'avait pas le choix, il avait déjà apprit que le meilleur moyen de résoudre un problème était de laisser faire Giga-Death. Il se tourna donc vers l'autre et posa ses mains sur ses épaules pour le pousser, remarquant au passage qu'il n'avait pas peur qu'une bagarre commence puisqu'il dépassait le mec de pas mal de centimètres.

- T'as intérêt à surveiller tes arrières, Giga-Death se vengera pour moi.

Song Ben s'avança et se pencha pour ramasser son baladeur MP3, victime des humeurs de l'homme, un parfait inconnu, qui était entré plus tôt. Quand il l'avait vu, certes surpris mais pas vraiment effrayé en voyant le corps, Song Ben avait penser qu'il s'agissait peut-être du partenaire que GigaDeath lui avait envoyé, puisqu'il lui avait signalé qu'il était dans les toilettes. Mais la seconde suivante, l'homme tentait de réanimer le gamin qu'il venait de tuer, une action qu'il avait jugé bien trop délicate pour un terroriste et surtout il ne semblait pas avoir remarqué le moins du monde qu'il s'agissait d'un meurtre. Song Ben ne comprenait pas vraiment ses motivations alors l'avait laissé faire, en cherchant rapidement dans sa tête ce qu'il était sensé faire. Certes cet homme n'avait pas compris, mais rien ne lui garantissait qu'il recollerait les morceaux de l'histoire plus tard.
Quand l'autre homme c'était redressé et avait balancé son baladeur contre la vitre, il avait rendue cette situation bien plus simple pour Song Ben. Oui il avait comprit maintenant, et ce coup de tension était une preuve qu'il ne laisserait pas passer quelque chose comme ça.

L'homme l'avait poussé, et Song Ben avait levé les yeux vers lui. Il avait dans le regard une certaine confiance, qui ne le quittait plus et lui laisser penser qu'il croyait avoir l'avantage si les choses dégénérait. Il avait plus ou moins casser son baladeur, mais cela ne l'empêcher pas d'utiliser à nouveau ses écouteurs. Il ne se contentait peut-être que de tuer des gamines habituellement, mais cet homme là, bien que plus grand, ne devait pas peser très lourd, en tout cas beaucoup moins que les 70 kilos auxquelles il était confronté parfois.

« T'as intérêt à surveiller tes arrières, Giga-Death se vengera pour moi. »

A cette menace Song Ben repoussa l'homme, et ne réagit qu'après coup. Cette révélation lui étira un sourire. Alors sa première impression avait été la bonne : cet homme là était le partenaire qu'on lui avait envoyé. Il n'avait pas vraiment bronché devant le cadavre et n'avait pas eu peur de le toucher mais son acharnement à avoir voulu sauver un gosse visiblement foutu ne le rassurait pas, pas plus que sa colère visible envers lui. La première impression n'était pas très engageante mais ce qui l'inquiétait le plus était cet aspect de sa personne à visiblement ne pas vouloir tuer les gens. S'il avait pu choisir un partenaire, il aurait préférer quelqu'un qui ne s'énerve pas quand il trouve un cadavre. A la place il avait reçu un Coréen avec un air angélique.

« Avant que tu n'aille plus loin je pense qu'il est temps de te dire que c'est moi qui t'ai envoyé ce message y'a quelque minutes »

Song Ben repoussa du doigt l'individu en face de lui pour le faire reculer et le laisser passer. Il n'était pas sûr de si le miroir brisé avait attirer l'attention de quelqu'un, mais il ne préférait pas prendre de risque. Sa collaboration avec son nouveau partner ne commençait pas très bien : d'abord il ruinait son baladeur, et ensuite il faisait un ramdam dans une pièce où il venait d'assassiner un gosse. La prudence ne semblait pas être une de ces priorités ou alors il était plus hors de lui qu'il n'y paraissait.
Song Ben ouvrit la porte d'une des cabines et s'accroupit devant le corps du gosse. Il plaça ses mains sous ses bras pour le soulever jusqu'à ce qu'il soit assit avant de commencer à tirer. Comme il l'avait envisagé, il n'était vraiment pas difficile à porter, et ce fut un jeu d'enfant de le tirer jusque dans la cabine. Une fois à l'intérieur, Song Ben se positionna devant lui et le souleva une nouvelle fois pour l’asseoir sur les toilettes, et l'appuyer contre le mur derrière lui. Il se redressa et la tête du petit vascilla légèrement à cause de la nouvelle position. Song Ben le jaugea une fois de plus et remarqua seulement à ce moment à quel point le cadavre était propre. Le visage du petit était seulement déformé par des coups dont il n'était pas l'auteur, et on pouvait très clairement l'identifier, contrairement à toutes ses autres victimes qu'il charcutait. Cette fois-ci ce n'était pas du tout un massacre, peut-être parce qu'il n'avait pas prit de couteau, et surtout parce que cet adolescent n'était pas une petite fille de 3 ans. Il n'avait pas essayé d'en faire sa petite soeur, alors ils n'avaient pas passer plusieurs jours ensembles jusqu'à ce qu'il le déçoive, ne l'énerve ou le trahisse comme toutes les autres garces qui l'aurait pousser à se déchaîner contre lui. Même quand il tuait les adultes qui accompagnait ses victimes, il utilisait des couteaux. Peut-être que le fait d'avoir étrangler celui-là ne le fera pas devenir un suspect de Chuncheon, et qu'ils ne le créditeront pas. Après tout il était venu à Chuncheon en partit pour éviter la police, alors il préférait ne pas se les mettre à dos une fois de plus.

Song Ben sortit de la cabine, et c'est au moment de fermer qu'il se rendit compte qu'il ne pouvait pas vérouiller la porte. Ça ne posait pas vraiment de problème, il y'avait assez peu de monde pour qu'il ait le temps de partir avant que quelqu'un n'ouvre cette porte. Bien assez selon lui, alors il se tourna de nouveau vers son nouveau partenaire. Il avait mentionner le fait que GigaDeath se "vengerait" pour lui, alors qu'il ne c'était, à proprement parlé, pas vraiment prit à lui. Quand il avait jeté son baladeur, il avait vraiment semblé sur le point de lui reprocher cette mort et de plaindre l'adolescent, comme s'il ne méritait pas son sort.

« Je l'ai tué parce qu'il ne pouvait pas être ma petite soeur... C'est la seule explication que t'as besoin d'avoir. »

Song Ben s'approcha de l'autre homme assez pour voir les détails de son visage et les imprimer dans sa tête. Pour le moment il n'avait trouvé que des désavantage à cet homme là : trop gentil, lunatique... Le seul avantage qu'il pouvait lui trouver était sa taille mais encore là, il ne le dépassait vraiment pas de beaucoup. Sans compter sa corpulence ; ce qu'il pouvait clairement voir de son corps était ses épaules frêles et ses bras, tout aussi minces qui ressemblait à ses baguettes et lui donnait l'impression qu'ils allaient se casser s'il tendait les mains. Il avait penser que les Coréens étaient tous grands, tous musclés, mais ça faisait à peine quelques heures qu'il était à Chuncheon et il avait déjà l'impression que cette idée se brisait...

« Pour faire simple, appel-moi Song Ben »